Qui était-ce ? Cette femme au bras de ton père ? Dans cette robe blanc immaculé, un sourire mutin accroché à ses lèvres roses et charnues ? Elle était belle, magnifique. Tu l’as regardé presque timidement, cherchant à comprendre. Tu avais sept ans, tu étais une grande fille après tout, l’âge de raison comme disait les adultes. Tes yeux mordorés ne cessaient du fixé. Tu savais que ce n’était pas bien de regarder les grandes personnes de la sorte mais tu ne pouvais t’en empêcher. Et le regard de glace de ton paternel fini par croiser le tien. Il se détacha de son épouse et se dirigea vers toi.
« Aisha, j’attends de toi un peu plus de politesse ! » gronda-t-il, ce qui te fit baisser les yeux.
« Mais c’est qui ? » demandas-tu un poil boudeur, la curiosité te dévorant. Il poussa un soupire, probablement il leva les yeux au ciel.
« Ta nouvelle mère. » Ton visage se redressa, scrutant ton père. Une nouvelle mère ?
« Mais... » commenças-tu.
« Il n’y a pas de mais qui tienne. Kyris ! » d’un léger plop l’elfe de maison des Nott apparu à vos côtés.
« Va coucher Aisha, il est tard. » « Oui maître » répondit l’elfe d’une voix fluette. La créature glissa sa main dans la tienne et chercha à t’entraîner vers le manoir. Tu regardas une nouvelle fois ton père et...ta nouvelle mère avant de suivre Kyris. Quelle drôle de vie avait-elle ?
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Au milieu des autres élèves de première année, ton regard se promenait sur le plafond magique et sur la table des professeurs. Finalement, tu entendis ton nom résonner dans toute la grande salle.
« Aisha Nott. » Tu t’avanças. Tu n’étais pas tremblante comme certains mais tu n’étais pas non plus confiante. Tu s’assis sagement sur le tabouret et on te posa cet horrible choixpeau magique sur la tête.
« Tiens tient...très intéressant ce que nous avons là. Vraiment très intéressant. Où vais-je te mettre ? hum...ce sera probablement pour le mieux oui... SERPENTARD ! » Le choixpeau se retira et tu pus te diriger vers la table des verts et argents qui t’accueillir bruyamment. Tu savais que père ne serait pas dessus, alors un petit sourire fier s’installa sur ton visage.
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« Qu’est ce tu r’garde ? » sifflas-tu face au Serdaigle qui ne cessait de te regarder depuis plusieurs minutes.
« C’est vrai que t’es une bâtarde ? » Ton sang se glaça, tes yeux lançèrent des éclairs assassins à l’aigle qui avait osé sortir le mot interdit.
« Si j’étais une bâtarde, mécréant, penses-tu que je serais à Serpentard et que je porterais le nom des Nott. T’avises plus jamais de m’insulter... » Tu avais envie de l’étriper, de le faire souffrir de n’importe quelle manière qui soit. Mais ta bonne éducation t’en empêchait.
« Ça ne répond pas à ma question Nott... » argua-t-il avec ce petit air hautain. Tu te levais d’un bon, baguette sortie, prête à lui sauter à la gorge. Tes camarades t’en empêchèrent et se chargèrent de refroidir l’insolent, l’intimidant et le mettant plus bas que terre sans pour autant utiliser la violence, juste le côté vicieux de leur maison. Mais le mal était fait tu bouillonnais de colère et de mépris. Ton père avait fini au fil des ans par te dire la vérité, sans pour autant dévoiler l’identité de ta véritable mère. Mais il t’avait reconnu, éduquée, pris soin de toi. Tu n’étais pas une bâtarde même si tu étais née hors mariage, tu ne l’étais plus. Mais qu’on t’insulte de l’être, cela te mettait hors de toi.
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Tu rentrais enfin chez les aurors, tu étais stagiaire. Ton bon dossier scolaire avait permis de rentrer dans le cercle privé des aurors du ministère de la magie. Les mauvaises langues ignorantes diraient que ce n’était que grâce à ton nom mais il suffisait de creuser un peu pour savoir que ce n’était pas le cas. Tu savais que ton père était en froid avec celui qui gérait la sécurité magique. Une vieille querelle qui au final arrangeait tes affaires. Quand sans cela, probablement n’aurais-tu jamais quitter cette petite maison sombre, lugubre. Tu aurais vécu en paria. Tu n’avais rien contre Rosier, tu préférais le remercier pour cela. Tu étais désormais sous ses ordres, ton père t’avait ordonné de te méfier de lui. Tu avais acquiescé sagement mais au fond de toi, tu avais simplement haussé les épaules. Si tu devais te rapprocher dangereusement du directeur pour arriver à tes fins tu le ferais. Peu importe son nom, son rang, son statut. Tous les moyens étaient bons pour arriver à tes fins.
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Tu regardais ton père fulminait, même « ta mère » n’osait pas aller lui parler. L’élection d’Hurdon Greengrass l’avait rendu fou de rage. Sa haine de cette famille n’avait pas faibli en quinze années. Même si de bonne chose avait découlé, il haïssait toujours cette famille, ce dont tu avais toujours du mal à comprendre. «
Va te coucher ma grande, laisse le se calmer. » Tu posas ton regard doré sur celle qui avait toujours eu cette figure maternelle. Tu finis par soupirer, tu l’embrassais avant de monter te coucher restant néanmoins soucieuse. Tu savais ton père en proie à des excès de violence quand il était en colère. Tu ne voulais pas que ta mère en face les frais. Mais aucun bruit étrange ne parvint à tes oreilles et tu finis par t’endormir paisiblement.
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Tu devins blême, était-ce une blague ?
« Mais... » cherchas-tu à protester mais l’auror en face de toi te coupa.
« Navrée Miss Nott, la décision est irrévocable. Veuillez quitter le bureau sur le champ... » Tu vis dans le regard de l’homme qu’il était sincèrement navré. Mais cela n’enlèverait pas l’arrière-gout amer que tu avais dans ta bouche. Tu refoulas tes larmes de colère et tournas les talons pour partir du ministère et rentrer chez toi. Sur le chemin, tu subis des regards amusés par la nouvelle administration anarchiste. Mais tu n’étais pas une chose fragile malgré ton jeune âge. Si l’un de ses sangs de bourbe te touchait, ta baguette fuserait. Mais aucun n’osa aller jusque là. Tu rentras au manoir la mine déconfite et tu vis ton père qui te regarda surpris.
« Qu’est ce que tu fais ici ? » Tu baissais le regard au sol, honteuse.
« Aisha, réponds-moi. » ordonna-t-il d’une voix glaciale.
« J’ai été renvoyé. » murmuras-tu
« Je te demande pardon ? » Il s’approcha de toi dangereusement.
« Lovelace purge le ministère, les sangs purs sont renvoyés à tour de bras. » Tu sentis la colère de ton père gonfler. Il glissa son index sous ton menton te forçant à le regarder droit dans les yeux.
« Trouve un auror qui acceptera de continuer ta formation hors du ministère. Et je m’occuperais de les faire payer. » Tu acquiesças tristement avant de filer dans ta chambre et de laisser ta colère s’exprimer librement après avoir insonorisé ta chambre.