co-working (dumbledore)

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Les dossiers s'empilaient devant ses yeux. Une insurmontable montagne de paperasse qu'elle avait laisser s'accumuler depuis trop longtemps. Ce n'est que lorsqu'on lui avait dit qu'on avait besoin de ses dossiers pour lundi que Boadicea s'était réveillé. On était vendredi et elle avait au moins quatre jours de travail devant elle. D'un autre côté Rosier n'allait sûrement pas lui accorder un délais supplémentaire pour cause de : l'administratif c'est chiant. Ce qui était bien dommage, car c'était certainement la partie la moins intéressante de son métier. La rouqine laissa échapper un soupir agacé. A défaut de pouvoir plier l'espace temps pour rendre ses papiers à temps, elle pouvait toujours survivre avec des litres de café, peu de sommeil et un week-end dépourvu de toute vie sociale... tant pis pour la visites à ses parents ou ses sœurs. Ce week-end ce serait papier, papier, papier.

Sans grande motivation la jeune femme commença à remplir une dossier. A ses côté une tasse remplit d'un café au lait fumant l'attendait. Une petite cuillère touillait seule et en silence, mélangeant les quatre sucres qu'elle avait ajouté au mélange. Le minimum pour qu'elle ingurgite de la caféine. On la taquinait souvent sur sa consommation de ''caramel''. La vérité était que le café lui était indispensable pour survivre à ses horaires de travail, mais qu'elle trouvait le goût infect. Du lait et quatre sucre... si elle s'écoutait Boadicea y aurait ajouter de la vanille et encore deux ou trois sucre supplémentaires. Ça n'aurait pas été sérieux. On l'aurait encore plus charrié à ce sujet. Alors le café n'aurait pas plus de quatre sucres au travail. En dix minutes, Boadicea avait remplit le premier dossier. Si elle continuait à ce rythme elle serait finalement libre dimanche aux alentours de vingt-trois heures... Bon personne ne sortait dimanche aux alentours de vingt-trois heures, mais c'était déjà rassurant d'envisager posséder pour elle une part de son week-end.

Sa main attrapa un nouveau dossier, elle commença à le feuilleter mais... elle était persuadé n'avoir que très brièvement eut affaire à ce criminel. La jeune femme remonta sur le nom à qui était attribué ce dossier : John Dumbledore. « - Tu te moque de moi... » Boadicea entreprit de trier les dossier. En quelques minutes elle avait deux piles distincte d'une taille étrangement similaire, on avait diablement bien choisit son formateur. Ils avaient le même goût de la paperasse. Prenant les dossiers de Dumbledore sous les bras, elle se dirigea vers son bureau. Il était encore au travail à cette heure, elle connaissait trop bien ses habitudes pour en douter. Un sourire victorieux s'afficha d'ailleurs sur ses lèvres lorsqu'elle le trouva. La pile de dossier fut déposer sur son bureau et elle s'appuya nonchalamment dessus : « - Tu sais que j'ai été promu auror il y a six mois, Dumbledore ? Techniquement tes dossiers ne sont plus mes dossiers et j'en ai même gagné des perso. Et je suis toujours pas secrétaire. Et il y a pleeeein de jeunes aurors et d’apprentis qui seraient ravis de te faire de la lèche en remplissant ta paperasse... Je veux bien croire que, en voyant ma pile, tu es pensé que je n'y verrais que du feu... mais tout de même, rajouté autant de dossier ça se voit. » Bon, en vrais elle ne l'avait pas remarqué du premier coup d’œil, mais ça inutile de le préciser. « - Je ne sais pas ce que vous avez toi et Mr. Rosier... Entre ta paperasse et les rapports qu'il me demande, j'ai l'impression que vous voulez que je fusionne à mon bureau. Je suis pourtant pas si mauvaise sur le terrain... enfin bref, je t'aime bien, alors je vais me coltiner tes papiers mais, dimanche à 23h t'as intérêt à être au bureau avec moi, avec un café au lait, vanille, six-sucre et un truc sympa à manger, genre des fondants du chaudron. » Au fond elle n'avait pas envisager une seule seconde de ne pas les remplir. Râler c'était surtout une occasion de lui parler. Un grand sourire au lèvre, elle se pencha par dessus son épaule, laissant ses cheveux le frôler légèrement : « - Tu travailles sur quoi ? »
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Je m’use encore les yeux sur ces vieilles dépositions. Impossible de m’en détacher les yeux. Impossible de passer à autre chose. Ces vieux dossiers m’obsédaient depuis des années. Nous avions loupé quelque chose. Mais quoi, concrètement ? Relire. Encore et encore. Une centaine de fois. Encore et encore. Sans jamais m’arrêter. Je me frottais les yeux. Quelle heure était-il, déjà ? Assez tard. Déjà. Les heures filaient, filaient encore. Quelque chose coinçait. Je ne savais pas quoi. Plusieurs aurors sous mes ordres, sous ma responsabilité, qui s’attachaient à bosser tard, eux aussi. Drôle d’ambiance dans l’équipe, depuis « l’arrestation » de McMahon en début de semaine. J’avais encore dû faire face à une délégation de la justice magique et l’audition, si elle s’était relativement bien passée, n’avait laissé aucun doute sur le fait que je tirais trop sur la corde ; abattre un suspect d’un double homicide vieux de quatre ans passait difficilement auprès des huiles du ministère. Ils auraient préféré que je le ramène, qu’on puisse l’interroger… Ca stressait tout le monde, que j’ai la direction sur le dos. Je le sentais. Personne n’en disait rien mais je le sentais bien. J’étais l’objet d’une surveillance accrue. Trop de problèmes dans les dernières enquêtes. Les résultats suivaient mais sans la manière ? Etait-ce ma faute aussi, si ces gens refusaient de se rendre, ou pire, m’attaquaient ? Je prenais sans doute trop de risques. Et je me faisais trop de nœuds au cerveau. De cela au moins j’étais certain.


Trois moins un, John. Trois moins un. Il fallait des années pour avancer mais j’obtenais enfin des résultats. Je repense à ma sœur. Rieuse, avec son petit dans les bras. A Emma qui joue avec Ezeyel… Et au rire de Krystel, qui a l’air tellement heureuse. Tout ce passé s’était flétri en même temps que le sang avait coulé en quantité.


Je sursaute à moitié -ce qui ne m’arrive jamais d’ordinaire- quand je suis coupé dans mes pensées. Je me tourne vers Weasley. La jeune rouquine, officiellement promue dans l’équipe comme permanente quelques mois plus tôt, me toise, debout, alors qu’elle me sourit. Pile de dossiers entre les mains, qu’elle lâche sur mon bureau et s’appuie dessus. La jeune femme m’a pris par surprise et je dois prendre garde. Ne jamais relâcher mon attention. Elle me rappelle sa promotion, et que je dois garder mes dossiers… En théorie. J’ai du mal à sourire à ses taquineries, même si je la sais de bonne intention. Les fantômes de mon passé ont du mal à me lâcher aux tripes, et je suis encore à moitié dans les limbes de mes réflexions alors que j’essaie de reprendre pied avec la réalité. Je hausse les épaules, me refaisant une contenance, alors que je la regarde fixement, calmement.



| C’est pas drôle Weasley, je sais bien, mais je suis occupé sur autre chose. Et t’as été promue, c’est un fait… Mais je reste ton boss. Et qui dit chef d’équipe dit prérogatives. Tu ne voudrais pas me fâcher, pas vrai? |


Malgré mon air sérieux, elle me connaissait assez pour savoir que je la taquinais. Je soupirais un instant, me frottais les yeux, avant de poser les pièces que je relisais sur mon bureau.


| Mais c’est vrai que t’es pas mauvaise sur le terrain. Et tu seras encore meilleure libérée du poids de tous ces documents et ces rapports qu’il faut compléte... Je ne voudrais pas qu’un travail non achevé ne t’empêche de dormir... |


Bon, assez rigoler. Je relevais un regard réprobateur, de mise en garde, vers la jeune femme quand elle se pencha par dessus-moi et me frôla de ses cheveux. Toujours cette attitude de proximité… Que je ressentais pour elle ; je l’avais formée, elle était mon apprentie. Mais je la suspectais d’en jouer. Et plus encore que d’en jouer, je la suspectais de s’amuser essentiellement de la gêne qu’elle me provoquait ; je n’avais jamais au l’habitude d’être quelqu’un de tactile, loin de là. La poignée de main me suffisait, d’ordinaire. Elle me demande ce sur quoi je travaille… Et je lui réponds. Inutile de cacher ces vieux dossiers à mon équipe ; je préférais qu’ils sachent ce qui m’occupait. Je tenais à la relation de confiance qui était la nôtre.


| En vérité, je t’ai refilé ça pour pouvoir me replonger dans ces vieux rapports. Le Manoir Carrow, le double homicide de ce soir-là. Ma sœur, et son neveu. Et ça, c’est le rapport sur les dossiers que suivaient l’auror Raybrandt avant qu’elle ne déserte et ne fasse disparaître des preuves avec elle. |


Je relève le regard droit dans ses yeux, après avoir désigné un à un les rapports.


| Je pense, Weasley, que toutes ces affaires sont liées. McMahon, qui est mort l’autre jour quand j’ai essayé de l’arrêter, m’a quand même lâché qu’il était là, pour ma sœur. Je pense qu’il y a un lien entre toutes ces affaires. Mais je ne vois pas lequel. Ca me fait gamberger depuis tellement longtemps… Tu as entendu parler de toutes ces affaires. Pas vrai? |