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Speck of dust

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Speck of Dust
Ezeÿel & Judith

   
Cela fait des mois qu’elle n’a plus emprunté ce chemin et elle se rend compte que ça lui manque mais genre terriblement. Aller au Ministère, son second chez elle, était un petit rien de sa vie d’antan et qui aurait cru que ce genre de rien pouvait laisser un tel vide dans une vie. C’est plus symbolique qu’autre chose, en réalité tout lui manque. L’effervescence du service des Aurors, ses collègues, ses amis, les pauses café, les enquêtes, les journées à rallonge, l’action. Tout. Elle le sait, elle ne veut qu’une chose, reprendre le boulot, mais c’est d’autant plus évident que seules quelques minutes à pied jusqu’à des toilettes publiques, entrée du Ministère, exacerbe ce manque. Elle a vraiment dû toucher le fond pour en arriver là. Ca en devient carrément pathétique.

Elle a fait un effort, a troqué son jogging et son sweat spécial binge watching pour une tenue plus auroresque. Un jean noir serré, une chemise sobre et aérienne, une jolie cape courte au scintillement discret. Ses cheveux sont lâchés, un peu rebelles, et viennent encadrer son visage d’un carré flouté. Ses bottines marquent bruyamment ses pas rapides et assurés. Ses yeux sont vifs et se posent sur tous les sorciers qui ont le malheur de se retourner sur son chemin, les foudroyant du regard. Ils l’ont reconnu, sont étonnés de la voir là après des mois d’absence. Heureusement, ils ne sont que peu à avoir cette réaction qui la met autant mal à l’aise qu’en colère. Pourquoi ? Parce qu’elle y devine un brin de pitié et elle déteste ça. Judith ne se voit pas comme une victime, ca serait affreusement réducteur. Elle a toujours été une femme forte, de par son métier, de par son caractère, mais aussi indépendante et courageuse. Alors leur pitié porte un coup dans sa fierté et son égo ne le supporte pas. C’est orgueilleux mais c’est ainsi, chacun ses petits défauts.

Elle s’engouffre dans l’ascenseur direction les bureaux des Haut Juges. Car non, elle n’a pas décidé d’aller rendre une petite visite de courtoisie à son ancienne squad, mais plutôt d’aller demander une faveur à quelqu’un de son passé. Ezeÿel et elle ne se sont pas parlés depuis des années, de son fait à lui, mais tout de même, elle s’en veut un peu de rompre ce silence seulement pour lui demander une faveur… Encore une fois, chacun ses petits défauts et, dans sa situation, un coup de main d’une personne haut placée (et aussi très proche de son chef d’équipe) est plus que nécessaire. Bon, en vrai, c’est juste totalement égoïste, mais elle a besoin de son appui pour cette petite broutille simplement parce qu’elle est affreusement impatiente. A ce stade-là, on ne parle même plus de petits défauts tant ils s’additionnent tous. Meh, elle fera avec tant que ça peut lui permettre de reprendre le boulot.

Elle s’avance jusqu’à la secrétaire d’Ezeÿel et se racle la gorge pour faire taire le malaise qui s’agite en elle depuis qu’elle a demandé ce rendez-vous quelques jours auparavant. C’est un combo de tout : demander cette faveur, l’appréhension qu’il refuse, le simple fait de lui adresser plus qu’un simple « bonjour » ou « au revoir » ou simplement des faits sur un dossier. Judith ne sait pas comment il va prendre le fait qu’elle interagisse avec lui en dehors du boulot, dans un cadre purement personnel. Après tout Ezeÿel lui a très bien fait comprendre qu’il ne voulait plus l’avoir dans sa vie. Pourtant elle pensait, quand Lyra est morte, qu’ils étaient au-dessus de ça avec le temps. Elle aurait voulu l’aider parce qu’elle pensait vraiment qu’ils étaient devenus des amis. Mais au final, il reste fidèle à lui-même et elle n’avait, après tout, aucun lien avec lui, simplement avec Lyra. Et Lyra n’est plus... Alors soit, elle s’est effacée et ils sont redevenus des étrangers l’un pour l’autre, se contentant de travailler parfois ensemble et, en de très rares occasions, d’honorer le passé. Judith le sait, Ezeÿel était là pour l’enterrement de sa famille quelques mois plus tôt. Elle-même envoie chaque année des cadeaux à Emma pour son anniversaire et Noël. Ce sont des petits riens mais ils ont le mérite d’exister.

« Je viens voir M. Carrow. »

Sa voix tremble un peu plus qu’elle ne l’aurait voulu et Judith tente de prendre un air assuré pour compenser. La jeune femme la regarde à peine, toute absorbée par les parchemins qui tapissent son bureau. C’est presqu’automatique qu’elle lui demande.

« Vous avez rendez-vous ? »
« Oui, je suis Judith Ruskin. »

Un check rapide sur un emploi du temps et, avec une habitude rodée, la secrétaire lui sort une phrase qu’elle a déjà dû dire un million de fois. Bon peut être pas un million mais bien une centaine.

« Veuillez vous asseoir, il vous recevra dès que possible. »


Judith hoche imperceptiblement de la tête et lui dit, avant de s’exécuter : « Ok merci. ». Puis elle se dirige vers les chaises alignées contre le mur. C’est une salle d’attente sommaire où elle s’installe, posant son sac par terre, croisant les jambes. Il ne faut pas longtemps pour que son stress transparaisse, comme d’habitude, par un jeu de rythme qu’elle tapote sur sa cuisse de ses mains. Son regard se perd sur l’animation des lieux. Elle se sent étrangère à tout ça, à part, mise de côté, et ça ne fait que renforcer sa détermination. Judith doit convaincre Ezeÿel de parler d’elle à John, de lui dire de la reprendre chez les aurors. Elle n’est pas prête mais a besoin de ça ne serait-ce que pour oublier, retrouver au moins un peu de sa vie passée.
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« Speck of dust »
Feat Judith Ruskin


Je ne disais pas un mot même si je savais que la jeune femme en face de moi était mal à l’aise. Elle serrait entre ses mains le chapeau qu’elle avait ôté en entrant dans mon bureau. J’examinais ce qu’elle m’avait apporté et comme je m’en doutais, il n’y avait rien, rien qui puisse me pousser à rouvrir le dossier de son époux que nous avions envoyé à Azkaban. Les faits avaient parlé d’eux même, et ce qu’elle m’apportait ne prouvait pas qu’elle était avec lui ce fameux jeudi où il avait volé un bien qui ne lui appartenait pas et qu’on avait retrouvé dans leur demeure. Surtout que, lorsque les aurors étaient venus la trouver pour l’interroger, elle avait affirmé se trouver à l’étranger, chez une vague cousine. Elle n’avait pas témoignée et maintenant que la sentence était tombée, elle essayait de sauver, non pas son époux, mais sans aucun doute leur réputation ternie. Je croyais profondément en la justice, et elle avait été rendue dans cette affaire. Cela ne faisait pas le moindre doute. Et, s’il y avait bien une chose que je détestais, c’était les mensonges. Je refermais finalement le maigre dossier avant de lui tendre. Elle hésita un instant avant de s’en saisir. Savez-vous ce que vous risquez à mentir à la barre Madame Borrow ? Les faux témoignages et les fausses preuves sont punies par la loi. lui dis-je doucement, sans hausser la voix, toujours bien droit dans mon siège. Son visage blêmit, mais avant qu’elle ne se dise offusquée par mes propos, ou essaye de surenchérir sur ses mensonges, j’ajoutais Voulez-vous vraiment que vos trois enfants se retrouvent orphelins de Père mais également de Mère? Je n’étais pas cruel, mais réaliste même si en cet instant son opinion devait orienter vers le premier qualificatif. Elle ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt en serrant dans la main cette photo qu’elle avait falsifié, l’abîmant au passage Je pense que nous avons terminé Madame Borrow. Fermez la porte derrière vous je vous prie. la congédiais-je avant de quitter son visage du regard et me concentrer sur le dossier que j’étudiais avant son arrivée. Sa chaise claqua sur le sol, mais je ne relevais pas le regard, pas même quand elle claqua ma porte. Un vague geste avec ma baguette, et je remettais la pièce en état. Qu’elle soit donc en colère. Je venais de lui éviter la prison, et uniquement parce qu’elle avait désormais à sa charge des enfants. Un autre n’aurait pas été aussi clément que moi. Et j’espérais vraiment que mon avertissement serait entendu. Sinon… Et bien je ne pourrais rien d’autre pour elle.

Trois coups furent frappés à ma porte, assez distinctifs pour que je sache de qui il provenait. J’indiquais à ma secrétaire d’entrer. Elle déposa quelques dossiers sur un coin de bureau, puis une  théière fumante dont je ne disais pas non même si avant, je comptais bien tester le contenu avant de le boire. Je le fis d’ailleurs immédiatement, alors qu’elle ramassait quelques feuilles qui avait fini par s’éparpiller par ci par là dans mon bureau, et rangeais les livres que j'avais empilé dans un coin de table. Professionnelle, discrète, elle ne dit rien, et c’était pour toutes ces qualités qu’elle avait ce poste. J’avais renvoyé plusieurs personnes avant de la trouver. Elle n’était pas intrusive, n’essayait pas de me charmer, et encore moins de fouiner. Elle faisait son travail, celui pour lequel elle était payée, rien de plus rien de moins. Efficace était le terme qui convenait le mieux. Cela fait, elle attendit quelques minutes que je finisse ma lecture avant de m’annoncer que mon prochain rendez-vous était arrivé. Déjà ? Mme Borrow m’avait demandé bien plus de temps que je n’avais à lui consacrer. Je jetais un coup d’oeil à l’horloge, jurant intérieurement en voyant l’heure qu’il était. Faites le entrer dans cinq minutes. Et Prévenez je vous prie Monsieur Carrow que si son offre tient toujours, elle est la bienvenue. Mon père comprendrait. Pas besoin d’être plus explicite. Ma secrétaire elle même avait d’ailleurs compris. Je ne serais pas à l’heure pour récupérer Lyra, mais mon Père m’avait proposé ce matin de le faire si ma journée s’éternisait. Et alors que la femme sortait, tout en me servant une tasse de thé, je jetais un coup d’oeil sur la personne qui allait venir dans ce bureau austère, froid, et rempli de nombreux traités et livres de loi. Il n'y avait rien de personnel ici, pas la moindre décoration, pas la moindre photo non plus. Je tiquais sur le nom, et servais une seconde tasse de thé lors que la jeune femme était conduite jusqu’à ma porte par mon employée modèle. Mademoiselle Ruskin la saluais-je avant de lui désigner le siège en face du mien tout en posant une tasse de thé devant elle. Quel est l’objet de votre visite ? Je l’avais introduite comme je l’avais fais avec Mme Borrow, de manière professionnelle… ou froide selon les points de vue... A la différence près que je la regardais, et non le dossier sur lequel je travaillais, et que je lui avais servi un peu de thé. J’étais curieux de sa visite, même si je n’en montrais rien. Cela faisait longtemps. D’un commun accord, de manière tacite, nous avons convenu de laisser le passer là où il était, c’est à dire derrière nous. Cela aurait été trop dur, trop dur de faire comme si rien ne s’était passé, comme si Lyra et Max n’avaient pas été tués. Tout avait changé après cela. Profondément.


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Speck of Dust
Ezeÿel & Judith

   
Alors qu’elle attend patiemment, ses pensées vagabondent de-ci de-là. Judith regrette maintenant d’avoir pris rendez-vous pour voir Ezeyël, d’avoir décidé de lui demander une petite faveur de rien du tout. C’est plus compliqué que ce qu’elle avait envisagé. Ca fait remonter de vieux souvenirs qu’elle avait presqu’oublié et elle les accueille avec une nostalgie mitigée. Quelque part, elle ne veut pas penser à Lyra et Max qui ne sont malheureusement plus là, de l’autre elle les a tellement adoré que ça lui donne du baume au cœur. Leurs rires et sourires, l’amour qui unissait la petite famille Carrow. C’était quelque chose de beau, pas si simple mais évident. Judith se sent chanceuse d’avoir pu, ne serait-ce qu’un tantinet, en faire partie, en étant la marraine de Max. Cette époque-là lui semble presqu’irréelle maintenant, alors qu’elle doit booker un rendez-vous au Ministère pour pouvoir parler à Ezeÿel. Certes, ils n’ont jamais été des plus proches, le caractère de l’homme étant ce qu’il est, mais tout de même, en arriver là semble incroyable. Judith se demande ce qu’en penserait Lyra, mais même si cette dernière ne le lui dira jamais, l’auror, elle, connait déjà la réponse. Elle soupire doucement. C’est fou ce que son amie peut lui manquer. Voilà, c’est pour ça qu’elle regrette sa décision de discuter avec Ezeÿel même si c’est pour elle-même qu’elle le fait : ça lui rappelle tout ce qu’ils ont perdu ce jour-là.

La voix de la secrétaire la tire hors de ses pensées et Judith relève la tête vers la jeune femme. Cette dernière lui annonce que le Haut Juge l’attend. L’auror regarde sa montre et constate qu’Ezeyël est toujours aussi ponctuel. Ca a le mérite de l’étonner à chaque fois mais c’est un fait. Judith sourit à la secrétaire, prend ses affaires, se relève et part en direction du bureau de M. Carrow, intraitable, incorruptible et redoutable Haut Juge.

A chaque fois qu’elle entre dans ce bureau, ca lui fait le même effet de froid impersonnel glaçant de professionnalisme. Les dossiers sont bien ordonnés, chaque chose est à sa place et rien, rien du tout, ne vient égayer l’endroit. Quelque part c’est à l’image d’Ezeyël tout simplement, mais ça étonne la brunette tout le temps. Par contre la façon qu’il a de la saluer, ça elle y est presqu’habituée. « Mademoiselle Ruskin. » Très formel, oui, mais même quand Judith gravitait autour des Carrow, c’était déjà un peu ça à vrai dire. Après tout, le boulot c’est le boulot. Mais Judith, elle, est de nature relax, même sur son lieu de travail, et elle lui répond (un peu exprès à vrai dire) avec un simple « Ezeyël. ». Il lui montre le siège installé devant le bureau et elle s’y assoit, posant ses affaires sur le siège juxtaposé. Le Haut Juge pose une tasse de thé devant elle et elle le remercie d’un petit sourire.

Les courtes formalités maintenant réglées, Ezeyël, efficace, ne perd pas de temps. Il faut dire que le sien est précieux contrairement à celui de Judith qui bulle 24h/24. C’est pas pour autant qu’elle veut lui faire perdre son temps, surtout qu’elle vient pour un truc tellement bête est égoïste que ce serait vraiment faire perdre l’argent du contribuable. Elle n’a qu’une question à lui poser, rien qu’une et elle n’a pas spécialement envie de faire s’éterniser les choses. Après tout, elle a toujours la sensation -pas cool du tout- de le déranger, d’être comme une tâche trop résistante qu’il voudrait effacer de sa vie pour de bon. Et elle n’aime pas spécialement se sentir comme ça. Bien sûr, elle voudrait que les choses redeviennent comme avant, mais ça ne dépend pas d’elle et, en attendant, elle n’aime pas comme Ezeyël la fait se sentir. « Quel est l’objet de votre visite ? » Elle plonge ses grands yeux verts dans ceux de l’homme, toujours un peu choquée qu’il la vouvoie. Il lui fait quelques petites secondes pour rebondir, passer la surprise –et le soupçon d’énervement qui vient avec tout de même-, se reprendre et, finalement, se lancer. « Je viens te demander une faveur… A titre personnelle. » Elle ne compte pas jouer à son jeu, ou tout du moins pas sur ce point-là, et le tutoie avec le naturel qu’elle a toujours eu. Ceci dit, si elle fait ça avec assurance, elle l’est nettement moins concernant le motif de sa venue. Ca se voit à son attitude. Elle triture ses vêtements, baisse les yeux mais continue d’une voix bien moins confiante qu’à la normale. « Je comprendrais que tu ne veuilles pas perdre ton temps pro avec ça bien sûr. » Elle se sent obligée de dire ça parce que, plus ça va et plus elle se sent bête d’être ici. Pourtant ça lui avait semblé être une si bonne idée la semaine dernière lorsqu’elle avait pris rendez-vous…

La jeune femme relève la tête et le regarde à nouveau, l’air un peu misérable. Elle inspire un grand coup pour se redonner un peu de cran. « Mais c’est l’histoire de 5 micro minutes promis, après je te laisse retourner à tes dossiers. » Après, elle ressort de sa vie sans demander son reste.

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« Speck of dust »
Feat Judith Ruskin


Je ne m’attendais pas à voir Judith dans mon bureau, encore moins qu’elle ait pris la peine de prendre rendez-vous auprès de ma secrétaire. J’imaginais sans mal qu’elle avait du le faire il y avait de cela plusieurs semaines. Mon emploi du temps étant ce qu’il est, même en effectuant des journées à rallonge, je manquais de temps entre mes audiences, les déployés, les dossiers à traiter, les urgences de dernières minutes, les appels, … et j’en passe. J’étais un homme occupé, très occupé maintenant que j’étais devenu haut juge et c’était peu dire. Si j’avais décidé de ne pas changer de bureau, mes responsabilités elles, n’étaient plus les mêmes. Je devais redoubler de travail et d’énergie pour pouvoir rentrer chez moi le soir l’esprit serein et avec le sentiment d’avoir fait du bon travail. J’avais besoin de ça, pour tenir. Le monde avait besoin de moi, à l’image d’Emma. Et je ne pouvais pas faiblir. Non, je ne pouvais pas baiser les armes et tout abandonner. Je n’en avais pas le droit. J’avais fais la promesse de me mettre au service des autres en entrant au ministère et s’il y avait bien une chose que je respectais, c’était les serments que je pouvais faire. J’avais bien des défauts, mais pas celui d’être un menteur, ou un homme ne respectant pas la parole donnée.

Je saluais Judith par son nom de famille et ne fus pas vraiment surprise qu’elle le fasse en usant de mon prénom. Elle s’installe sur le siège en face de moi alors que je pose une tasse de thé à son intention. Je ne le faisais pas avec tout le monde. C’était quelque part, ma manière de lui faire comprendre qu’elle était la bienvenue ici, même si, de toute évidence, elle n’était pas vraiment ravie. Elle était… Mal à l’aise. Cela se voyait à sa manière de se tenir. Lyra aurait su comment remédier à cela. Moi… C’était une tout autre affaire. Je gardais le silence, en buvant une gorgée de l’eau chaud fruitée après lui avoir demandé ce qui l’amenait ici, dans mon bureau. Je devais bien reconnaître que Judith avait toujours eu un regard plus qu’expressif. Affirmer que ses yeux verts étaient banales serait un pieu mensonge. Cela m’avait profondément marqué la première fois que je l’avais vu. Et s’ils s’étaient assombris à cause des évènements qui avaient pu la toucher, ils restaient  si singuliers, si troublants par moment. Elle était un peu en colère, agacée que je la vouvoie en déduisais-je. Pourtant, il n’y avait pas de surprise à cela. Elle avait sollicité une entrevue au sein de mon bureau. C’était donc que cela était professionnel non ?… Non. Entre John, les familles désespérées qui venaient me supplier pour que je revois mon jugement et maintenant Judith… Je n’étais pourtant pas celui qui était le plus à même de les aider, ma réputation ne parlait pas d’elle même ?

La jeune femme relève la tête pour finalement m’indiquer que si elle ne voulait pas me faire perdre mon temps, cela ne prendrait pas très longtemps. Cette fois ci, je ne retenais pas un soupir s’échapper de ma bouche ni même ne me retenais de me pincer l’arrête du nez en fermant quelques instants les yeux. Cela m’avait échappé mais rien d’étonnant que je sois plus naturel avec elle qu’avec des inconnus. Je ne réponds pas tout de suite. Au lieu de cela, je prends ma baguette et tapote plusieurs fois sur l’un des tiroirs fermés de mon bureau en murmurant quelques sortilèges et maléfices. Il finit par émettre un léger bruit de cliquetis, avant de s’ouvrir. Je sors une grande enveloppe d’un blanc immaculé, sur laquelle j’avais écrit simplement son prénom, puis lui tends. C’est d’Emma, lui dis-je simplement avant d’ajouter Ne l’ouvres pas ici, mais plus tard.... Non contente de lui avoir fait un dessin d’une princesse chevauchant un dragon, elle avait décidé de rajouter « un milliard de paillettes et d’étoiles magiques » dans l’enveloppe. Puis, cela fait, elle m’avait demandé d’écrire son prénom sur l’enveloppe, en m’appliquant, comme quand j’écrivais des lettres à Lyra. Je bus le reste de ma tasse d’une traite avant de lui dire après un léger signe de tête Je t’écoute, même si cela ne dure pas cinq micro minutes. Cela prendrait plus de temps que cela, elle et moi le savions très bien. Si la voir restait douloureux parce qu’elle me rappelait Lyra, justement par souvenir pour elle et ce lien qui,  bien qu’ébréché, nous unissait, je lui accorderai le temps dont elle avait besoin. Je le devais bien à Lyra, tout autant que je le devais bien à Judith d’ailleurs. Je n’étais peut être pas l’homme le plus avenant du monde, mais je savais écouter.  


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Ezeÿel & Judith

   
Un soupir, pinçage de l’arête du nez, fermeture des yeux. Ok, elle le fatigue peut être d’avance, y’a surement de quoi à vrai dire. Il faut avouer qu’elle se pointe là comme une fleur en lui faisant perdre son temps, disons-le clairement. Et du temps, il n’en a peut-être déjà pas assez déjà de base. Après tout Ezeÿel est maintenant Haut Juge et papa célibataire de surcroit ce qui ne doit vraiment pas être de tout repos. A sa place, elle, elle ressemblerait très certainement à un zombie mais ça, c’est surtout parce que la paperasse agit sur elle comme un monstre succube qui lui dévore toute énergie et joie de vivre (rien que ça). Ce petit constat fait, Judith se contente de grimacer tout en faisant un air innocent, un mélange d’expressions qui, ma foi, ne rend pas très bien mais qui a le mérite d’être clair. En version traduite « désolée, j’sais que j’suis un peu chiante là ».

Elle le voit prendre sa baguette et se demande l’espace de deux millièmes de seconde s’il serait capable de la virer du bureau d’un sortilège. Certes ils ne se côtoient plus mais il parait peu probable qu’il est changé à ce point tout de même. Puis, histoire d’être un peu raisonnable, personne de sain d’esprit (et même de pas très sain d’esprit d’ailleurs) n’en arriverait à cette réaction un poilou extrême quand même. Ceci dit, elle est tout de même étonnée de le voir ouvrir un tiroir pour en sortir une enveloppe et la lui tendre. « C’est d’Emma. » Elle ne s’y attendait pas et laisse échapper un petit « Oh… » avant d’attraper l’enveloppe. Elle voit son prénom inscrit dessus et, c’est plus fort qu’elle, un franc sourire vient se peindre sur ses lèvres. Elle adore quand Emma lui fait parvenir ces petits riens, des dessins en général, et elle affiche chacune de ces œuvres sur la portière du frigo de la coloc. Les garçons râlent généralement, critiquant tels des professionnels les dessins de la petite fille, mais ce n’est pas comme si elle leur laissait le choix à vrai dire. Elle, elle les trouve tout simplement trop mignons. « Ne l’ouvres pas ici, mais plus tard... » Son regard passe de la lettre à Ezeÿel alors qu’elle se doute de pourquoi il lui dit ça, après tout, elle est une enquêtrice hors pair. Judith demande alors d’un air amusé : « Paillettes à gogo ? » alors qu’elle range l’enveloppe dans son sac. Puis, plus sérieusement, elle demande au jeune papa : « Tu pourras lui dire merci de ma part ? » avant d’ajouter : « Et lui faire un câlin aussi ? » avant de rajouter encore avec, cette fois, un quelque chose de nostalgique dans la voix : « Un gros câlin même. ». Elle l’aime bien cette petite. Emma a toujours été une petite Lyra en puissance, c’est peut être aussi pour ça que Judith aurait voulu le lui faire elle-même ce câlin, mais elle fait confiance à Ezeÿel pour le transmettre comme il se doit. Il a beau être quelqu’un de distant et très formel, il est un papa en or. Autarcique mais en or.

Ils en reviennent ensuite à ce pour quoi Judith a demandé cette entrevue. C’est Ezeÿel qui les remet sur le droit chemin, lui offrant son attention. « Je t’écoute, même si cela ne dure pas cinq micro minutes. » Judith se redresse et décide rapidement de ne pas tourner autour du pot. Ca a toujours été sa manière de faire favorite, c’est simple, clair et efficace, sans chichi et frontal, un peu comme elle. Elle regarde le haut juge droit dans les yeux et lâche donc sans fioritures : « Est-ce que tu pourrais plaider en ma faveur auprès de John pour qu’il m’autorise à reprendre le boulot ? » La demande semble un peu venir de nulle part et c’est peut être le cas d’ailleurs. Ceci dit John et Ezeÿel sont liés, ils ont de l’estime l’un pour l’autre (en tous cas elle croit, on ne peut pas dire que les deux soient très démonstratifs) et Judith est persuadée qu’Ezeÿel peut l’aider à convaincre John qu’elle est finalement prête à reprendre du service. C’est peut-être un peu extrême d’en arriver à demander au beau-frère de son chef cette faveur mais elle a vraiment besoin de reprendre le boulot, ne serait-ce que pour sa santé d’esprit et celles de Dorian et Ridge qui doivent en avoir marre de la voir ramener tous les jours une nouvelle activité moldue pour leurs soirées. Allez savoir pourquoi ils n’ont pas aimé le karaoké, c’est super pourtant. « Il me reste quasi plus que son aval pour retourner au boulot et je sais que toi il t’écoutera, non pas qu’il m’écoute pas, mais dans ce cas là toute aide est bonne à prendre je crois. » Puis, honnêtement, elle n’a aucune idée de ce que John va répondre, mais allez savoir pourquoi, elle ne le sent pas du tout. Peut-être parce que son propre psy a des petits doutes suite à leurs séances. Ceci dit même lui a donné son aval donc… Ouais, non, elle ne sait vraiment pas ce que va dire John et ça la stresse, du coup, forcément, elle se cherche des alliés. « Tu me connais, tu sais que rester chez moi à glander… Ca commence franchement à me rendre dingue là. » C’est vrai qu’elle a toujours été ultra investie dans son boulot, et que de ne plus être active fait l’inverse de l’effet escompté de ce repos forcé. Elle est sensée se donner le temps de guérir mais lui laisser trop de temps pour penser ne fait que l’enfoncer justement. Judith sait qu’elle ira mieux lorsque sa vie reprendra son cours normal. Elle a juste besoin de ça, retrouver son vieux soi, celui qui lui donne de l’assurance et une raison de se lever le matin. En plus, franchement, elle dépense tout son fric en shopping, nintendo et karaoké donc, pour le bien de son coffre à Gringotts, faut vraiment la faire revenir au Ministère.
(c) DΛNDELION
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« Speck of dust »
Feat Judith Ruskin


Si un sourire franc se dessina sur le visage de Judith, ce fut ensuite sur le mien quand elle me demanda confirmation quand au contenu de l’enveloppe. Ce n’était qu’un maigre sourire, un sourire dont seule Emma pouvait être l’initiatrice, mais un sourire malgré tout. Je lui fis un signe affirmatif de la tête, ne rompant pas ma promesse de ne « rien dire » comme me l’avait fait promettre ma petite fille. Je n’avais rien dis à proprement parlé et Judith connaissait assez l’enfant pour avoir tout de suite deviné pourquoi je ne voulais pas qu’elle l’ouvre ici. Surtout que la jeune sorcière n’avait vraiment pas lésiné sur les paillettes à l’intérieur. j’avais dû les dupliquer encore et encore, jusqu’à ce que la feuille de dessin pliée à l’intérieur ne se voit plus et soit une « véritable surprise ». Même avec la meilleure volonté du monde, l’Auror serait obligée d’en mettre partout. Alors si cela pouvait être autre part que dans mon bureau cela m’arrangerait grandement. Je n’avais pas envie de les ramasser, et encore moins de demander à ma secrétaire de s’en charger. Elle n’était pas payée pour cela après tout. Je lui ferai parvenir ton merci. Quant au câlin, tu pourras lui faire toi même. Lui dis-je en inclinant légèrement la tête. Un pas. Il était minime mais il était là quand même. J’avais laissé, pour ne pas dire pousser mon ancien entourage à s’éloigner. j’avais eu besoin de cela pour ne pas sombrer. Certains ont besoin du soutien des autres. Ce n’était pas mon cas. Il avait été douloureux de voir Judith sans voir Lyra. Cela l’était encore, mais moins. Et Lyra avait besoin de ses attaches que j’avais délibérément rejetés. Plus elle grandissait et plus je voyais bien que je ne lui suffisais plus. Elle avait besoin de présence maternelle mais pas que. Peut-être pourras-tu en profiter pour lui parler de Lyr… Je n’en étais pas capable. Je lui partageais parfois des souvenirs dans ma pensine mais parler de Lyra était au dessus de mes forces, même encore. Je sortais de ma zone de confort en faisant une telle demande à Judith. Mais Emma méritait cela. Et qui mieux que la meilleure amie de sa mère pouvait lui parler d’elle là où moi, j’en étais incapable ? Elle l’avait connu bien plus longtemps que moi, et c’était aussi pour cela que j’avais laissé notre lien disparaître peu à peu. Je l’enviais. J’enviais toutes ses années qu’elle avait eu avec Lyra, des années dont j’avais été privés. Nous devions finir nos jours ensembles. Elle était partie mais moi, j’étais encore là. Et vivre sans elle, c’était au dessus de mes forces. Je l’aimais comme un fou, bien plus qu’elle m’aimait elle. Mais cela m’allait. Tout mon amour lui était réservé, là où elle, le distribuait à plusieurs personnes. Elle me manquait. Affreusement.

Je chassais ses sombres pensées et mon visage se ferma de nouveau. J’invitais la serdaigle à me dire pourquoi elle était venue, et de prendre le temps qu’il lui faudrait pour cela. J’avais toujours été un homme froid et occupé, mais je n’étais pas un « robot sans coeur » comme on aimait me qualifier. Son regard vert se fixa sur le mien alors qu’elle me faisait part de sa requête. Je ne l’interrompais pas. Mon silence lui faisait comprendre que j’attendais qu’elle m’en dise plus sur la situation qui était la sienne. Je ne savais que très peu de choses à ce sujet. Je me devais d’être partial dans ces lieux. Si j’avais accepté quelques écarts à John c’était uniquement parce que nous travaillons à deux pour la recherche des coupables du meurtre de mon fils et de ma femme. J’avais cependant mis en garde l’homme sur son comportement. Je ne fermerai pas les yeux sur tout et je ne me laisserai pas entraîner dans sa chute. Je restais telle une statut de marbre encore quelques minutes après qu’elle se soit tue, réfléchissant à sa demande. Je n’ai pas l’influence que tu me portes sur Dumbledore. Nous ne nous aimions pas. C’était un point sur lequel nous nous entendions bien justement. Je ne peux pas forcer un chef de Brigade de reprendre l’un de ses membres. Et si je dois intervenir, tu vas devoir m’en dire plus. Parles moi de ce que ton dossier dit… Et ne dit pas. Je ne faisais pas preuve de compromis, pas même avec elle. Si Judith me convainquait, j’en parlerai à John. Si ce n’était pas le cas, je m’abstiendrais. Le motif qu’elle puisse s’ennuyer n’avait aucune valeur à mes yeux. Elle s’adressait à l’homme mais surtout au pouvoir du haut juge que j’étais. Elle avait devoir nous rallier l’un et l’autre à sa cause. Je pouvais accepter la faiblesse, les erreurs aussi tant qu’on en tirait une leçon.  

 


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